En pleine préparation berlinoise au milieu du mois d’aout, Youns me propose de participer à un triathlon. Longtemps hésitant, je relève finalement le défi. Ce sera à Agadir (grenier collectif fortifié en arabe) au Maroc, nous y avions passé des vacances ensemble en 2002. Le temps passe vite… Nous sommes assez nombreux dans mon entourage à se lancer sur cette discipline, je ne suis pas particulièrement attiré par la natation, ce sera donc par curiosité que j’aborde ce triathlon. C’est la 5ème édition, je pars pour la distance olympique soit 1,5 km de natation (dans la mer), 40 km de vélo et 10 km de course à pied.

Un mois avant la course et encore en récupération du marathon, je décide d’aller 2 à 3 fois par semaine à la piscine. Les premières séances ne sont pas évidentes, je n’arrive pas à tenir le crawl et ai des problèmes de coordination. Je fini par m’entraîner uniquement en brasse coulée. Deux semaines avant l’épreuve, je me déplace le bassin après une séance, un petit tour chez mon ostéo et c’est réglé. Le départ approche, je réserve mon vélo par l’agence locale Argansport, la location coûte 300 dirhams (30 €) incluant le casque. Je passe par l’intermédiaire d’Alex du magasin foul&es situé avenue Daumesnil pour la combinaison (40 € la semaine). Je fais l’essayage et ai l’impression d’être vraiment compressé mais cela permet d’améliorer la flottabilité.

Départ matinal la veille de la course, je rejoins Edouard qui a pris le même vol. A 10h, nous sommes déjà à l’hôtel Almoggar (chambre de 4 en demi-pension à 26 € par personnes et par nuit). Il est idéalement placé le long de la corniche, à 5 minutes du départ. Il fait déjà chaud (environ 30 degré), et oui on est bien en novembre. On récupère sans problème les dossards (30 € l’inscription) ainsi que les vélos en milieu d’après-midi. C’est la première fois que je monte sur un vélo de course. On décide avec Florent et Laurent de tester les vélos en montant sur les hauteurs de la Casbah, ça grimpe bien. Il ne reste plus, après le séisme du 29 février 1960, que la longue muraille restaurée, la vue sur la baie d’Agadir et sur les ports est sympa. La colline porte l’inscription en arabe : « Dieu, la Patrie, le Roi » qui, comme les remparts, est illuminée de nuit.

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Le départ de la course à lieu pour nous à 10h30, je sens que l’on va souffrir de la chaleur. L’organisation aurait pu nous faire partir plus tôt. Le parc à vélo qui sert pour la transition ouvre à 9h30 juste après le passage de derniers concurrents élites. Je positionne mon vélo, un petit panier permet de déposer mes affaires. Le triathlon c’est toute une organisation et cela nécessite un minimum de matériel. Je vérifie que je n’ai rien oublié, on verra bien comment j’arrive à enchaîner. Cela sera une grande première pour moi, j’ai trop hâte. Florent et Naoufel font également leur baptême.

J’enfile ma combinaison et ai déjà chaud. Arrivé au bord de l’eau, je m’aperçois que j’ai oublié mes lunettes de natation dans mon panier, je fais un aller-retour, le départ est dans 15 minutes, heureusement que je m’en suis aperçu assez tôt. Je retrouve notre petite groupe, on pose pour une photo souvenir, on est tous beaux avec nos combinaisons et nos bonnets de bains.

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Nous sommes au maximum 150 au départ incluant les relais, ce n’est pas plus mal. Il parait que c’est la guerre lors de départs de certain triathlon.

J’arrive à trouver rapidement mon rythme en alternant beaucoup la brasse et un peu de crawl. Je pars prudemment car je n’ai jamais nagé la distance d’affilé. Arrivé à la seconde bouée jaune, nous devons revenir vers la plage. On appelle cela une sortie à l’australienne. Juste quelques mètres sur la plage en courant, me revoilà déjà de nouveaux dans les vagues pour regagner une nouvelle bouée située à environ 370 mètres de la plage. J’arrive plutôt à bien gérer les dernières minutes en remontant sur plusieurs nageurs partis sans doute trop vite. J’avoue que la combinaison aide à optimiser ma position dans l’eau et à bien flotter. Je franchi le tapis de sol situé sur les hauteurs de la plage au bout de 35m57s, j’ai réussi à détacher le haut de ma combinaison.

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J’arrive au niveau du parc à vélo et le retrouve facilement. J’ai du mal néanmoins à retirer le bas de ma combinaison, je perds plusieurs minutes. Je mets ensuite mon casque, mon porte dossard, mes chaussures, prends un gel et pars en courant avec mon vélo en direction de la sortie du parc qui nous autorise alors à monter dessus. 4m05s passées lors de ma transition, j’ai encore du boulot pour l’optimiser. Je découvre le parcours vélo, il y aura 4 boucles. Le premier virage est déjà bien raide, cela commence bien. On rejoint ensuite la route d’Essaouira (qui est complément fermée à la circulation), il y a un direct un faux plat. Le parcours n’est pas évident, heureusement il y a une bonne descente sur la fin du parcours. Je m’aperçois que j’ai oublié de mettre mon cuissard à vélo au bout de quelques minutes, ma trifonction n’est pas très protégée pour la selle, je commence déjà à le regretter. Je me fais prendre rapidement un tour par les premiers concurrents, nous ne sommes pas dans la même catégorie. Le parcours est entièrement exposé au soleil, un panneau situé au bord de la corniche annonce même 42° au soleil lors de mon troisième passage. Heureusement, un ravitaillement en eau est présent à chaque tour ce qui me permet de m’hydrater régulièrement. Je boucle les 4 tours en 1h33m10s soit une moyenne d’environ 25 km/h.

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Je descends du vélo au niveau de l’entrée du parc et en fait le tour en courant pour rejoindre mon panier. J’accroche alors mon vélo, mets ma visière, prends un rapide ravitaillement. Le soleil est au zénith, je sens que la fin de course ne va pas être évidente. J’ai néanmoins de bonne jambe pour attaquer la troisième discipline du triathlon. C’est normalement mon point fort, on va voir si j’arrive à me faire plaisir. Je pars sur un rythme ambitieux d’environ 15km/h. Je me sens bien et double déjà beaucoup de concurrents. Le parcours d’environ 2,5 km longe la corniche, il est plat mais exposé, pas un mètre d’ombre.  On a donc 2 allers-retours à effectuer, c’est sympa on croise les autres concurrents et les potes régulièrement. Je tiens toujours le rythme mais au bout du 8ème kilomètre après avoir enjambé un câble (on se demande ce qu’il faisait là), une crampe me lance dans le mollet droit. La douleur est insoutenable, obligé de m’arrêter et de m’étirer le long du mur. Au bout de quelques minutes, j’arrive à repartir, heureusement le ravitaillement n’est pas très loin, je m’hydrate et récupère un peu. Je fini finalement en 46m09s et franchit la ligne d’arrivée en 3h00m59s à la 78ème place. J’aurais pu de nouveau franchir la barrière des 3h, mais les crampes ont eu raison de moi.

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On se retrouve tous ensemble à l’arrivée pour les photos souvenirs. Simo gagne la coupe mise en jeu dans le petit groupe tandis que Youns repart avec la carotte.

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J’ai apprécié cette expérience du triathlon mais ne suis pas certain d’en refaire un, en tout cas pas dans l’immédiat. Les 3 disciplines sont vraiment différentes et sollicitent des muscles que je n’ai pas l’habitude de faire travailler. Par contre une distance plus longue (Half Iron Man (1,9 km / 90 km / 21,1 km) ou Iron Man (3,8 km / 180 km / 42,2 km)) nécessite obligatoirement une préparation adaptée de plusieurs mois.

Place à la récupération sur les 2 jours restants avec sortie au souk et à la nouvelle marina. Passage incontournable au petit restaurant situé à côté du port pour manger un immense plateau de poisson frais : gambas, thon, calamars et crevettes notamment au menu. Je sens que le retour à la réalité parisienne va être dur.

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