Courant mars, je reçois une notification de la part de Bob Tahri nous précisant qu’il aura un stand durant 3 jours à l’occasion du salon du running du marathon de Paris 2016. Il propose aux anciens stagiaires des 3 sessions de 2015 de venir parler de notre expérience à Iten au Kenya.
En effet, il ouvrira le 1er juin 2016 son camp d’entraînement, il faut donc commencer la communication et faire parler un peu de ce projet qui se concrétise. Je suis attentivement l’avancée des travaux depuis quelques mois, Bob poste régulièrement des photos sur la page facebook : Tahri Athletic Center. Je pose ma journée de congé et propose de rester sur le stand le vendredi et le samedi. Ce sera l’occasion de le revoir (déjà un an) et également de rencontrer des stagiaires des autres sessions.
Jean-Pierre Run Run est également aux commandes pour organiser tout ça. Il me sollicite pour définir en une phrase mon expérience au Kenya afin de l’afficher sur le stand : « formidable aventure humaine et sportive sur la piste rouge de la vallée du Rift ».
J’arrive vers 10h30 sur le stand, les allées du salon commencent à se remplir. Environ 85 000 personnes sont attendues ce weekend-end, plus de 43 000 partants viendront finalement retirés leur dossard sur les 3 jours. Un montage vidéo est projeté sur l’écran montrant les images des différents stages, je suis nostalgique de cette piste rouge. C’est un bon moyen d’attirer les potentiels candidats et montrer concrètement les conditions d’entraînement. Bob arrive sur le stand, il est déjà sollicité par les journalistes et anime un coaching ce midi sur le salon. Je fais connaissance avec Esteban, accessoirement champion d’Auvergne espoir qui était stagiaire lors de la seconde session et Sarah lors de la dernière session. On continue la distribution des tracts et de donner des renseignements. Zeinab nous rejoint en début d’après-midi, cela fait plaisir de la revoir. Elle est en pleine préparation pour le marathon de Boston. Elle y retrouvera également Jérôme qui continue de dédicacer la bible du running sur le stand de Lululemon avec Florian. Je croise également Alex sur son stand et Sichen qui fait découvrir les modèles colorés de SiRun. Au final, j’ai déjà croisé pas mal d’amis du running et même des collègues. La journée passe rapidement, on dîne avec Bob ainsi que Sarah et Esteban dans la brasserie en face du parc des expositions. On se remémore notamment les bons souvenirs d’Iten.
Après un footing à jeun, il est l’heure de rejoindre le stand. Les allées sont déjà bondées et les animations plus nombreuses que la veille. La majorité des coureurs viennent retirer leur dossard la veille de la course, surtout ceux qui viennent de province et de l’étranger. Vers 11h, j’ai hâte de voir et d’entendre Jérôme en direct sur RMC dans l’émission des Grandes gueules du sport. Il est bien entouré entre Muriel Hurtis et Amaury Leveaux.
D’autres stagiaires nous rejoignent également sur le stand : Maxence et Marie ainsi que Jean-Marie avec son fils. Je croise rapidement Julien. C’est assez agréable de parler avec des coureurs intéressés et de faire le retour de notre expérience. Ils sont rapidement rassurés que tous les niveaux sont acceptés et qu’il est possible d’allier l’utile à l’agréable avec la possibilité de faire des safaris par exemple. En début d’après-midi, une animation d’une heure est prévue sur le podium central pour le documentaire Free to Run dont Jean-Pierre fait la promotion. Présentation sympa avec quelques extraits en vidéos et des anecdotes croustillantes sur la course à pied. Le film sort le 13 avril prochain, trop hâte de voir le résultat.
Bob nous propose de le rejoindre à son hôtel en fin de soirée après la fermeture du stand. Nous sommes invités pour la fameuse pasta party avec le plateau élite du marathon. Instant privilégié avec uniquement les athlètes, les coachs et leur agent. Il règne un silence de cathédrale, on sent les athlètes déjà concentré pour l’un des repas les plus importants. Le menu de la veille sera composé de quinoa, pâtes et escalope de dinde. Je vous rassure les Kenyans et Ethiopiens n’ont pas rajouté de gruyère râpé. On croise également Benjamin Malaty, Timothée Bommier et Badre Zioini.
Juste en partant, je croise 2 grands champions dans le hall de l’hôtel :
Paul Tergat qui donnera le départ du marathon de Paris demain. Il a été notamment ancien recordman du monde du marathon (2 h 04 min 55 s) et du semi-marathon (59 min 17 s). Il est double vice-champion olympique et 11 fois médaillés au championnat du monde. Son éternel rival restera Haile Gebresselassie avec le plus beau finish du 10 000m de l’histoire au JO de Sydney en 2000. 56″ sur le dernier 400m en ne démarrant le sprint qu’aux 250m. En moins d’un mois, j’aurai rencontré ces deux champions.
Il est en compagnie de Tony Estanguet, triple champion olympique et du monde de canoë. Il est actuellement co-Président du Comité de candidature Paris 2024. J’espère vraiment que Paris organisera pour la troisième fois les JO après 1900 et 1924. On connaîtra le résultat le 11 septembre 2017 à Lima.
Départ du marathon à 8h45, je regarde les premiers s’élancer en direct sur France 3. Un coureur anonyme se fait remarquer sur les 600 premiers mètres, je ne rentrerai pas dans la polémique sur les commentaires des présentateurs. Je le reconnais facilement grâce au maillot de son club. En effet, il court à Paul Valéry et me double régulièrement sur le tour de piste. Je suis déjà en tenue et vais me positionner au Km 6, rue du faubourg Saint-Antoine pour voir notamment Thomas et Johann. Ils ont l’air frais et je leur donne rendez-vous à proximité du Trocadéro. L’objectif annoncé est de passer sous la barrière des 3h, on verra bien si ça passe.
Au métro Passy, je retrouve l’armada d’Afrique de l’est en tête de course. Les écarts sont déjà importants avec les premiers français. J’encourage le trio des étoiles du 8ème parti sur les bases de moins de 2h40m. J’espère que cela va tenir. Flo du zoom run à l’air pas mal aussi. Devant les premiers meneurs d’allure, j’encourage Nicolas et Guillaume (rencontrés au marathon de Berlin), ils ont l’air bien.
Je retrouve Thomas et Johann juste à la sortie du souterrain du pont de l’Alma. Je leur propose de bien rester à gauche au niveau du ravitaillement et éviter ainsi la bousculade. Ils sont au niveau d’un des meneurs d’allure et me précisent qu’ils ont un peu d’avance. Au premier kilomètre, l’allure est respectée. Il faut la tenir encore 13 kilomètres. Je leur dit de bien se gainer et de bien se servir des bras, la course commence maintenant. Nicolas qui coach Thomas depuis plusieurs mois nous rejoint à 10 km de l’arrivée. L’allure a légèrement accéléré, on est sur des base de 4m05s au km, je leur dit de ralentir. Le rythme diminue soudainement à partir du km 34, il commence à faire chaud et je leur dis de bien s’hydrater. Thomas commence à être dans le dur, l’arrivée est encore loin. Je reste avec Johann qui a ralenti également quelques centaines de mètres après. Je crois bien que les deux sont dans le mur. On est maintenant sur des bases de 4m45s au kilomètre, l’avance fond comme neige au soleil et les meneurs d’allure nous double, cela va être très compliqué. L’objectif reste maintenant de finir à peu près correctement et de bien gérer la montée de Longchamp, dernière difficulté du parcours. A partir du Km 37, Thomas retrouve de l’énergie et redouble Johann. Je le motive comme je peux et lui indique de se caler sur la ligne bleu (devenue verte : merci Schneider Electric). Je dois me mettre sur le côté peu avant le km42, Johann franchit la ligne en 3h05, Thomas finissant plus frais sur les derniers kilomètres en 3h03.
Je décide ensuite de rebrousser chemin et d’aller à la rencontre des coureurs et de les encourager sur leurs derniers kilomètres. Je croise d’abord mon collègue Romain qui a explosé et refait les 3 derniers kilomètres avec lui. Puis ce sera le tour de Lucie, Matthias, Michel, Frédéric et Emeline. Je crois que j’en ai oublié et au final réalise une séance de presque 30 kilomètres.
Pour avoir déjà couru le MDP à 6 reprises et accompagner sur autant, je trouve que l’ambiance de cette année était vraiment très sympa, avec beaucoup d’animations et plus de spectateurs que les autres années. On ne va surtout pas s’en plaindre et espérer maintenant être un jour à la hauteur des 6 marathons Major.
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