Après une bonne préparation avec 2 stages et un total de 560 km et environ 12 000 m de D+ sur les 8 dernières semaines,  je suis plutôt confiant au départ de la fameuse Maxi-race d’Annecy. On m’a beaucoup parlé de cette course qui avait accueilli l’année dernière les championnats du monde de trail couronnant respectivement les français Nathalie Mauclair et Sylvain Court. L’objectif annuel reste de finir la CCC fin août 2016 et cette course est plus une répétition et un bon test avant cette échéance.

Romain, partenaire de trail au dernier marathon du Mont-Blanc et à Dorset en Angleterre doit malheureusement se préserver et renonce donc à participer à la course. C’est plus raisonnable et je l’attends en pleine forme pour fin août. Je pars en compagnie de Patrice, rencontré lors d’une session à Fontainebleau sur le parcours des 25 bosses et de Johann, mari d’une camarade de classe de maternelle qui aime bien se lancer dans des défis et avec lequel je participe régulièrement à des courses.

Jeudi 26 mai 2016 :

Départ en fin d’après-midi en direction d’Annecy, chef-lieu de la Haute-Savoie et situé à environ 550 km soit 6h de route de la capitale. Arrivée à 1h du matin environ à l’hôtel Ibis Budget (52 € la chambre).

Vendredi 27 mai 2016 :

On traîne un peu, on rate le petit déjeuner. On finit au marché situé dans la vieille ville, on en profite pour acheter des fruits et se balader à travers les canaux d’Annecy-le-Vieux.

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Sur les coups de midi, on rejoint Jéjé, ami d’enfance de Johann qui nous prête gentiment son appartement pour le weekend à Cran-Gevrier. On rejoint ensuite la plage d’Albigny à proximité du magnifique casino. On entend au loin le speaker du salon et on découvre l’arche de l’arrivée avec sa fameuse rampe en bois. On retire rapidement les dossards où un bénévole contrôle rapidement la couverture de survie.

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On fait une sieste bien méritée sur la petite plage animée d’Albigny. Je rencontre Cédric qui fait partie de ma team Orange Mécanique sur Squadrunner et lui souhaite une bonne course pour demain. Il habite à Thonon-les-Bains et est bien habitué aux trails.

Il est déjà 18h, on fait rapidement les courses pour la traditionnelle pasta party de veille de course. Préparation des sacs et de la tenue de demain, je pense n’avoir rien oublié. Extinction des feux avant 21h.

Samedi 28 mai 2016 :

Le réveil sonne à 2h du matin. J’ai plutôt bien dormi comme en général les veilles de mes courses. J’avale la moitié d’un Gatosport chocolat / poire préparé jeudi avant de partir et effectue une dernière vérification de l’ensemble de mes affaires. Comme programmé, nous partons de chez Jérôme à 2h45 et arrivons à nous garer comme la veille à proximité du départ. Sur le chemin, je croise Sébastien Chaigneau avec qui j’ai fait plusieurs sessions avec North Face, il est déjà dans sa course. Il participe comme Vincent Viet au format XL Race soit le tour du lac sur 2 jours.

On regagne avec Patrice et Johann le sas de départ 15 minutes avant le départ fixé à 3h30. Le timing est parfait. Un petit selfie avant le départ, la musique de la bande son de « Requiem for a dream » est lancée. Sous un fumigène rouge, on passe la ligne de départ moins de 5 min après les premiers, c’est parti pour l’aventure : 85 km avec 5 300 m de dénivelé positif.

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Les 3 premiers kilomètres sont effectués à travers la ville, je retrouve Cédric par hasard. Nous sommes environ 1 600 au départ, cela fait du monde. A la première montée, premier goulot d’étranglement, on marche rapidement d’un bon pas mais on perd Patrice. Direction la montée du Semnoz pour environ 15 km, on reste sur un bon rythme alternant marche et petite course. La première partie se fait à la frontale même si cette dernière n’est pas indispensable grâce à nos voisins qui nous éclairent. Nous arrivons au sommet après 3h10 de course, soit un peu moins de 6km/h de moyenne. Il fait jour depuis peu, il est 6h40 du matin. Peu avant le sommet, on passe devant quelques névés et un éco-bivouac qui a l’air très sympa.

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Descente ensuite direction Saint Eustache, elle est un peu technique mais c’est raisonnable. Johann commence à avoir des problèmes avec ses chaussures qui ne sont pas adaptées du tout et dont la couture se déchire progressivement. On arrive au second point d’eau au bout de 3h43 de course, les sensations sont bonnes. Je change de chaussettes, j’ai marché dans une mare d’eau au milieu de la descente. On repart après 10 minutes d’arrêt, un petit crachin commence à tomber.

La montée vers le col de la Cochette est beaucoup plus brute que la précédente. On garde un bon rythme dans les sous-bois avec une moyenne de 5 km/h. Redescente vers le 3eme ravitaillement lieu-dit les Maisons, on aperçoit pour la première fois le lac d’Annecy, la vue est bien dégagée. On reste prudent dans la descente pour Doussard situé peu après la mi-course.

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Il reste environ 3 km après la descente pour rejoindre le 2eme gros ravitaillement situé dans un gymnase. Le chemin n’est pas agréable, on longe la route et la chaleur commence à se faire ressentir. Il y a du monde pour applaudir car c’est également une zone de passage de relais pour les équipes de 2 ou de 4. On arrive à 11h au gymnase après 7h30 de course. On retrouve Patrice tandis que je rejoins le stand pédicure pour soigner une ampoule qui s’est formée sur mon pied gauche. Je bois du coca et me prépare un sandwich avec du jambon et fromage, la route est encore longue et il faut reprendre des forces. On reste au total 20 minutes au ravitaillement, le temps de prendre un selfie et c’est reparti, la seconde partie de course est considérée comme plus dure. Nous avons 2h10 d’avance sur la barrière horaire.

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On court environ 1 km au bord de la route, il fait encore très chaud avant de rejoindre un sentier. On marche sur 3 km et je commence à avoir une douleur au niveau de l’estomac. Je décide de m’arrêter sur le bord du sentier mais rien n’y fait, cela ne passe pas. Je n’ai jamais encore ressenti cette situation. Je repense à ce que j’ai mangé. Au bout de 20 minutes, cela ne va pas mieux. Il reste encore 35 km et je me dis que cela va être impossible de continuer l’aventure. Je dis à Johann que je l’attends à l’arrivée à Annecy et que ce n’est pas raisonnable de continuer de mon côté. J’ai un raid en Bolivie dans 1 mois et le prochain ravitaillement n’est pas accessible en voiture. Je reviens donc sur mes pas et me dis qu’il n’y a que 4 km en descente, c’est gérable. Je croise de nombreux concurrents qui demandent de mes nouvelles, je leur dis de s’accrocher. Je croise Diane, lui explique mon problème d’estomac et lui demande de rien lâcher, elle semble en forme. Peu après, je rencontre Benjamin, également rencontré à l’occasion du marathon du Mont-Blanc. Il est déjà plus sceptique sur sa capacité à finir, je lui dis d’essayer d’arriver au prochain ravitaillement et lui souhaite bon courage.

Je regagne après 3km le gymnase en évitant un gros détour grâce à un bénévole. Je rejoins le stand de l’organisation et annonce mon abandon puis me dirige vers la navette qui dépose majoritairement des relayeurs à l’arrivée à la plage d’Albigny. Cela va un peu mieux, j’ai néanmoins pris la bonne décision et n’ai pas trop de regrets. Je pense que le sandwich au jambon et fromage n’était pas adapté, cela me servira pour mes prochaines courses. J’ai au total couru 51 km avec plus de 2 800 m de D+, cela fait une bonne sortie longue et je n’ai pas de problèmes musculaires.

Je regagne l’arrivée vers 13h30, les premiers sont déjà arrivés depuis un moment : impressionnant.

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Je retrouve par hasard Guillaume qui vit maintenant à Annecy. Il participe demain au Marathon race. Il travaille dorénavant dans l’organisation de courses locales et est ambassadeur pour certaines marques et sessions running dans la région. L’après-midi passe rapidement du coup. Je suis régulièrement l’avancement de Patrice et Johann grâce à au live-trail qui permet de suivre les concurrents à différents point de passage durant la course. Je leur envoie régulièrement des SMS d’encouragement. Je me positionne dans la grande ligne droite parallèle peu avant 20h. L’ambiance est incroyable et les arrivées de la Maxi-Race en solo ou relais se succèdent. Beaucoup de coureurs finissent les derniers mètres avec leurs enfants ou famille donnant des scènes très émouvantes. Les visages sont souvent très marqués par la fatigue. La joie et la fierté d’avoir fini la course prennent néanmoins le dessus sur la douleur, certains ont même les larmes qui ruissellent et souvent les deux bras vers le ciel une fois la petite estrade franchie. Patrice fini au bout de 18h d’effort tandis que Johann le suit 10 minutes après. Diane fini en 18h47m tandis que Benjamin a arrêté au Mont Baron après plus de 15h d’effort. Cédric de ma team sur Squadrunner fini en 15h32m : jolie course.

On finit la soirée dans un bar devant la finale de la Champions League avant une bonne douche méritée et une nuit de sommeil.

Dimanche 29 mai 2016 :

Retour sous la pluie sur la région parisienne. Pause déjeuner chez Burger King et arrivée en milieu d’après-midi pour célébrer la fête des mamans.

 

Inscription à la course : 85 € fin décembre 2015 ( les dossards partent très rapidement). Limitation à 1 600 dossards avec 400 dossards en moins par rapport à 2015 pour essayer de fluidifier la course.

932 finishers de la Maxi-race et environ 400 abandons en 2016.

Vainqueur homme : Ludovic Pommeret en 8h56m / vainqueur femme : Andréa Huser en 10h38m.

Vincent Viet fini 2nd de la XL Race tandis que Sébastien Chaigneau fini 6ème et premier V1.

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