Suite à mon retour de Boston, une question revient régulièrement : Quel est le meilleur des Marathons Majors aux US maintenant que tu les as couru ?
Je me suis dit que cela pourrait faire un article et peut-être motiver quelques personnes à réaliser la triplette New York-Chicago-Boston. Ma réponse est très personnelle, j’ai couru ces 3 marathons sans performance et en profitant au maximum de l’ambiance.
Un marathon aux Etats-Unis, cela s’anticipe et il faut parfois être patient. Ils sont tous les trois très prisés et limités. Tous les ans, plus de 130 000 personnes y participent mais les demandes sont beaucoup plus nombreuses. Les différentes organisations ont donc mis en place un certain nombre d’artifices et de critères pour pouvoir participer à leur épreuve. En effet, un dossard peut s’obtenir par un temps qualificatif réalisé sur un précèdent marathon (chrono non harmonisé selon les courses et qui dépend de son âge), par un tirage au sort, par des systèmes caritatifs pour soutenir des associations et par des packages vendus à des tours opérateurs. Il ne faut pas se le cacher, participer à un Major ce n’est pas donner (pour le dossard sec, il faut compter entre 250$ et 350$) et demande à s’organiser environ 18 mois avant la course.
Pour moi, l’ambiance d’un marathon se ressent déjà à l’aéroport. Le marathonien porte déjà ses baskets de course (cela peut toujours servir en cas de perte de valise) et est facilement identifiable car souvent en survêtement. Les frères Marlault portent le maillot NBA de la ville du marathon, c’est pas mal aussi. Le must reste de porter la fameuse veste de sa première participation au marathon de Boston, certaines sont véritablement vintage et collector.
New-York est considéré comme la Mecque du marathon. Le premier week-end de novembre, des milliers de coureurs venus du monde entier se retrouvent dans Big Apple. Les retombées économiques sur la ville sont énormes. Les commerçants nous chouchoutent avec des tarifs privilégiés pour les participants notamment sur les articles de sport (passage obligatoire chez Paragon Sport situé 867 Broadway à proximité du Flatiron) mais aussi chez certains restaurants. C’est toujours appréciable, les américains savent vraiment y faire. Le village marathon servant au retrait des dossards est toujours un moment particulier.
J’ai toujours essayé d’y aller le premier jour pour éviter la foule mais surtout pour avoir ma taille de t-shirt et pouvoir me balader tranquillement sur les différents stands. Photo obligatoire à réaliser avec son dossard, toujours un grand moment. Je trouve que le salon du running du marathon de Paris n’a rien à envier à ceux des US qui se situent également dans des halls d’exposition. Attention au portefeuille, les goodies sont impressionnants, il est très difficile de ne pas repartir avec un petit souvenir.
Un 5 km est organisé la veille et l’avant-veille de chacune des 3 courses. Cela permet de faire un petit échauffement et de commencer à ressentir l’atmosphère de la course. Les tarifs sont souvent élevés (entre 40 et 55 $) mais c’est très sympa. L’idée est de ne pas battre son record sur 5km la veille d’un marathon donc il faut juste profiter. Un bonnet est réservé à l’arrivée de Chicago et une médaille et un maillot en récompense à Boston. Je n’avais pas participé à la course du samedi à New York en 2011.
Le jour J est arrivé, les européens ont l’avantage du décalage horaire favorable à se lever très tôt, c’est donc en général parfait pour prendre son petit déjeuner. Incontestablement, le départ le plus central et le plus accessible est celui de Chicago. Le départ des premières vagues est tôt : 7h30 du matin. Cela n’est pas très gênant, c’est même plutôt un avantage. J’ai adoré l’ambiance colonie de vacance de Boston avec cet alignement de bus scolaire. Le départ se situe à Hopkinton à presque 1h de route du centre-ville. Il faut compter ensuite 2h d’attente sur place, cela passe relativement vite. Quant au départ du marathon de New York c’est une expérience !!! Il fait souvent froid voir très froid et il vaut mieux être très bien couvert. Bien se préparer psychologiquement à attendre, c’est pas le meilleur souvenir d’avant course. Je me souviens d’être parqué dans une base miliaire au pied du pont de Verrazano avec une seule idée en tête : partir pour se réchauffer. L’hymne national est émouvant, celui de Boston est très sympa avec sur la dernière note le passage de 2 avions de chasse parfaitement coordonnés. Le New York-New York de Sinatra en traversant la ligne de départ est également un grand moment.
Niveau encouragement, je mettrai en avant incontestablement tous les miles de Boston avec des mains tendus et des cris des deux côtés de la chaussée. Je ne vais pas trop m’attarder sur le passage du Wellesley Collège vers le km 20, on se croyait dans un concert de Boys band durant 500 mètres environ. Mon tympan droit ne s’en est toujours pas remis. Les montagnes russes de Heartbreak Hill sont pas mal non plus. Les mini-concerts de Chicago sont géniaux et présents régulièrement sur le bord de la route. Du côté de New York, l’endroit incroyable est situé au niveau de la 1ère avenue juste après l’épingle du Queensboro bridge. L’ambiance redescend à New-York à chaque changement de quartier car les ponts sont inaccessibles aux supporters. Cependant c’est souvent l’occasion d’observer la vue sur les buildings de Manhattan et de découvrir une atmosphère ou une architecture toujours incroyable et magique.
Les bénévoles sont très présents sur ces courses. En proportion, Boston est inégalable avec ses 9 500 bénévoles pour 30 000 participants : une sacrée organisation.
Une caractéristique commune aux 3 Majors : les congratulations ou good job sur les 2 ou 3 jours suivants la course. Tout le monde se balade avec sa médaille autour du cou et tu passes temporairement pour un héros aux yeux de beaucoup. On te laisse même prioritaire pour t’assoir dans le métro, inconcevable à Paris par exemple.
Côté médaille, j’ai une petite préférence pour la licorne de Boston. L’influence du merchandising y est sans doute pour beaucoup mais j’aime toujours autant recevoir une médaille après une course, cela fait un beau souvenir. Personnellement, j’ai adoré mes 3 expériences sur ces majors américains mais ma première course en 2011 est de loin remplie d’émotions. En effet, j’ai parcouru les 26,2 miles avec mon père et mon frère avec une photo finish tous les 3.
Découvrir et fouler les 5 quartiers de New York reste un privilège énorme qui en fait à mes yeux, le plus beau de tous. Il reste mythique en dépit de son côté commercial et le graal de tout marathonien.
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