Il n’était pas prévu dans l’immédiat que je retourne en Norvège mais l’installation de Jacqs et Antoine à Oslo courant avril a précipité l’organisation d’un week-end de 3 jours dans une des capitales scandinaves. J’essaye de le programmer surtout avant le début de l’hiver qui est souvent précipité.

Quelques semaines avant notre arrivée, des publicités dans les rues annoncent la présence d’une course le week-end de notre venue. Jacqs m’avertit, je m’inscris dans la foulée pour le semi-marathon. Un 10km et même un marathon ont lieu également le même jour. Les frais d’inscription ne sont pas donnés, mais bon je m’y attendais 855 NOK soit environ 93 €. C’est la dernière tranche des tarifs et la course se déroule dans un des pays où le coût de la vie est un des plus élevés au monde.

Par contre, le vol avec la compagnie low cost, Norwegian est bon marché : environ 130 € AR avec des horaires qui me conviennent bien. Arrivée à l’heure, on rejoint Skøyen facilement grâce au flytoget, train ultra rapide et moderne (180 NOK) qui part depuis l’aéroport pour rejoindre la capitale.

La course est programmée samedi à 13h30, pas habituelle comme horaire mais cela permet de ne pas se lever aux aurores même si le petit Hugo est en forme de bon matin. Je me prépare tranquillement, c’est très pratique ils sont à hauteur du kilomètre 9. En partant pour rejoindre la ligne de départ, on voit passer le premier marathonien qui est seul au monde, il a une sacrée allure. Je longe ensuite le parcours pour rejoindre la mairie situé à environ 4 km, cela fera office de marche d’échauffement et de repérage, super agréable en plus de voir passer les coureurs. Certains sont dans le dur, ils sont entre le KM 30 et 34 en sachant qu’ils connaissent déjà la dernière bosse car les marathoniens réalisent deux fois la boucle du semi. Le temps est au rendez-vous, ciel bleu et température idéal, environ 15 degrés.

Je rejoins la mairie qui ne passe pas inaperçue. L’hôtel de viIle a été inaugurée en 1950 pour fêter le 900ème anniversaire d’Oslo. Son style moderniste, imaginé dans les années 1920, tranche avec l’architecture générale de la ville. De brique rouge foncée, il a été décoré par de nombreux artistes norvégiens de l’époque. Chaque année, c’est dans son hall richement orné qu’est décerné le Prix Nobel de la Paix.

Je récupère rapidement mon dossard à partir du QR code envoyé par mail, l’organisation est bien rodée et à la hauteur de la réputation scandinave. Un peu plus de 15 000 coureurs répartis sur les 3 courses avec plus de 2 200 marathoniens et environ 7 600 coureurs sur le semi. Un petit village marathon avec quelques marques représentées est également présent. Je tombe sur un concours digne de la force basque avec le portage de seau d’eau à bout de bras chronométré.

Direction ensuite les consignes, j’y aperçois un t-shirt Boost Sentier. Y connaissant quelques habitués, je me présente et on commence à papoter course à pied. C’était attendu, nous avons des connaissances en commun. Zak s’est lancé dans un défi, il va courir plus de 20 courses d’ici la fin de l’année. Week-end bien chargé car il enchaîne 3 runs en 3 jours dans 3 pays différents. Il participe demain au semi-marathon de Copenhague et revient de Pologne.

On se positionne dans le sas 20 minutes avant le départ, je fais quelque ligne droite d’échauffements, les jambes sont un peu lourdes. La forme recommence à revenir depuis quelques semaines, je vais partir sur une base 4m30s/4m45s par kilomètres. Nous partons au même moment de l’arrivée des meneurs d’allure sub 4h du marathon. Les premiers partent forts, je me mets sur le côté et essaye de trouver mon rythme. Du deuxième au cinquième kilomètre, le parcours monte légèrement, c’est raisonnable. Je suis étonné de la proportion de femmes et surtout de la densité, elles sont environ 40 % au départ ce qui est loin d’être désagréable. On rentre dans le parc Gustav Vigeland, plus grand parc de sculptures du monde réalisé par un seul artiste. Il met en scène plus de 200 sculptures de pierre et de bronze présentant l’humanité sous tous ses aspects. L’œuvre la plus spectaculaire est un monolithe qui domine le parc et symbolise avec ses 121 personnages enchevêtrés, le cycle de la vie.

On rejoint ensuite le quartier de Skøyen avant de longer la voie rapide d’Oslo à proximité du fjord. Ce n’est pas le moment le plus agréable du parcours, mais les kilomètres passent rapidement. Je passe le km 10 en 45m21s, je suis dans les prévisions. Le ravitaillement est compliqué, je prends un verre de coca qui est en fait du kaffé coca, mixture locale à base de café et qui me retourne le ventre. Le goût me reste dans la bouche, je ne suis pas loin de la galette. Heureusement, le ravitaillement suivant n’est pas très loin, je m’arrête un moment et me rince la bouche. Je sais surtout qu’il faut s’attendre prochainement à 2/3 kilomètres montant. On passe Tjuvholmen qui est le dernier-né de tous les quartiers d’Oslo. Une vingtaine d’architectes ont dessiné les bâtiments de cet ensemble qui est devenu une vitrine de différentes idées et manifestations de l’architecture contemporaine européenne.

Le Musée Astrup Fearnley, conçu par le célèbre architecte italien Renzo Piano, fait partie de cet ensemble qui abrite une collection d’art moderne et contemporain. Peu après, on croise la ligne d’arrivée, les spectateurs sont plus denses avec une ambiance sympathique. On longe ensuite la citadelle d’Akershus avant de remonter en direction de Grünerløkka. Je croise les premiers poursuivants de la tête de course à hauteur du kilomètre 14, j’aime bien les parcours où l’on se croise. La côte commence à se faire ressentir, il reste environ 5 kilomètres à parcourir. Je croise la tête de course qui est en plein dans sa descente. Je commence à doubler certains concurrents du marathon. Ils sont partis depuis plus de 5h, cette montée ne doit pas être évidente à gérer. Je gère mon effort en sachant que j’ai bien ralenti sur l’allure et croise Zak qui est en pleine descente. Après un rapide calcul, il est parti plus vite que prévu et aura à bien gérer la récupération pour son semi de demain.

Je retrouve de bonnes sensations dans la descente et fini sous les 1h40m comme prévu. La médaille est très sympa également, cela fait un beau souvenir.

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Le ravitaillement est complet et fluide. J’assiste peu après mon arrivée au podium des marathoniens. Le vainqueur est un véritable phénomène, il fait parler de lui depuis 5 ans environ : le nippon Yuki Kawauchi. C’est un véritable stakhanoviste et ces temps de récupération sont impressionnants. Il a couru 70 marathon sous les 2h20m depuis 2011 dont 51 sous les 2h16m et 10 sous les 2h10. Son record personnel est de 2h08m14s.

Je récupère mon sac à la consigne et me change rapidement pour rejoindre le métro. Au moment de sortir mon ticket, j’aperçois que j’ai oublié un de mes sacs qui contient également la clé de l’appartement. Je retourne donc aux consignes et cherche mon sac en tissu. Je ne retrouve rien, par sécurité je vais à l’entrée de la consigne et interroge un des bénévoles. Il me tend mon sac qui lui avait été remis quelques minutes auparavant. Je le remercie chaleureusement, je l’ai échappé belle avec ma tête en l’air.

Au final, cette course est super agréable et bien organisée. Le parcours permet d’avoir une bonne vision d’ensemble avec la découverte de lieux incontournables de la capitale. Un week-end de 3 jours est parfait pour compléter la visite. Comme toutes les villes scandinaves, la vie sur place notamment les transports et la nourriture est plus élevés que sur Paris mais cela reste une destination à faire et que je conseille.

chrno